Il reste désormais 17 jours avant la première foulée du premier défi de l'année. J'ai déjà été plus prêt à l'approche d'un marathon, mais aussi moins prêt alors qu'à mes premiers marathons je ne réalisais guère l'ampleur de la préparation requise pour performer de façon optimale sur 42.2km. Pourtant, la préparation n'a pas été si mal non plus jusqu'ici.
J'ai encaissé quelques longues sorties, dont une de 42 km en 3h45 un mois avant le marathon intérieur Kronobar de Montréal. J'ai fait plusieurs semaines au-dessus de 100 km, dont quelques unes de 130 km et plus. Mais tout cela est rien en comparaison de ma préparation du printemps dernier pour le marathon d'Ottawa (que je n'ai jamais, finalement, pu faire). Puis, trois semaines avant le jour prévu pour la course, j'ai fait un test où je devais, en théorie, courir à l'allure du marathon. Malheureusement, la neige, la glace, le vent et le froid ont potentiellement limité la vitesse dans cette séance qui devait me servir de barême final pour évaluer ma capacité au marathon... J'ai fait 30 km en 2h15. Sur le même parcours, mais sans neige, je faisais 32 km en la même durée le printemps dernier alors que j'en concluais avec certitude à la possibilité de réaliser 2h39. Je ne sais donc pas très bien si je dois me lancer vers un 2h45, 2h50, 2h55, 3h00, 3h05 ou 3h10 ?
Il faut dire que, durant le temps des fêtes, en plus d'être malade ou de manger des repas copieux, j'ai écouté ce qui est assurément l'un des meilleurs documentaires de course à pied que j'ai pu voir jusqu'à présent (et comme je suis un livrovore et télévore de course à pied, disons que j'en ai traversé pas mal). Le film, "Running to the limits", raconte principalement la quête du réalisateur britannique Alex Vero dans sa tentative de passer de "gros-qui-fait-rien-sportif-jamais" à athlète vivant et cherchant à performer comme un coureur de haut niveau. Il y a beaucoup dans ce film, notamment, à mes yeux, la démonstration nette que le talent n'est qu'une partie dans l'équation menant à la réussite, mais aussi que la "drive" requise pour maximiser son plein potentiel est plus rare que les aptitudes physiologiques favorables. Il y a aussi, à un moment précis, un ancien champion marathonien qui donne le conseil de se présenter devant 42 km comme on se présente à l'usine (je paraphrase en mes mots son idée). Il faut respecter la distance et, si l'objectif réaliste est de X minutes, alors on travaille pour faire une seconde de moins et c'est tout. On rentre à la maison satisfait de la journée accomplie. That's it ! (avec un accent cockney !) Pas d'ambition supplémentaire, pas de volonté exagérée le jour de la course, pas de risque irrévérencieux à l'endroit des 42 195 mètres à franchir. Seulement une appréciation honnête de ses capacités et l'exécution du plan correspondant à celles-ci, sans plus et sans moins. Sauf que, là, je me demande vraiment où commence mon risque d'un fiasco et où termine ma sagesse d'une allure trop conservatrice. Je suis persuadé qu'envisager un chrono sous 2h45 est en ce moment impossible et que viser au-dessus de 3h10 est une cible trop facile. Entre ces deux limites d'objectifs possibles, j'oscille d'une interprétation de mes dernières séances à l'autre.
Aujourd'hui, au lendemain de deux jours consécutifs de relative intensité, je me suis rendu sur la piste de l'UQTR pour faire 2h00 en continu. L'ovale ressemble à celui de l'UQAM où aura lieu le marathon à la fin du mois. Il fait 166m au lieu de 154m. C'est similaire. La température aussi sera vraissemblablement la même (autour de 15-20 degrés). Puis, les virages doivent se ressembler dans leur "abruptitude". J'ai pu faire 26 km, accélérant progressivement, terminant les 8 derniers en un peu moins de 33 minutes. Cela me laisse supposer que je pourrais viser autour de 2h55 lors du premier défi de mon dodécathlon. Évidemment, cela dépendra de certains impondérables. Par exemple, quel sera le "traffic" durant la course ? J'ai pu expérimenter, à l'UQTR, ce à quoi pourrait ressembler courir 4:00/km à travers 20 personnes allant plus lentement. Disons que cela peut être "sportif"... Sinon, diverses douleurs physiques, allant de modérées à sérieuses, pourraient me limiter d'ici le jour de la course ou durant celle-ci. Or il s'agit là d'une réalité qui commence à faire partie de mon quotidien depuis déjà longtemps. D'autres, la plupart, se diraient probablement déjà blessés. A mon sens, ça passe encore. La bandelette illiot-tibiale peut bien crier et les métatarses du pied ont le droit de chiâler, l'année ne fait que commencer et ils leur restent bien du kilométrage à faire. Ils sont mieux de prendre leur mal en patience.
Sinon, courir sur la piste intérieure durant 26km m'aura clairement rassuré quant à l'aspect répétitif de l'exercice du marathon en salle. J'ai fait 150 tours et je suppose que j'aurais pu continuer encore un bon 50 autres avant de commencer à être, ne serait-ce qu'un peu, ennuyé par la monotonie. Puis, au rythme d'une pastille sucée par heure, l'air ne semble pas trop sec et prenant à la gorge. Je n'ai bu qu'une seule fois, alors en augmentant l'hydratation, je suppose que ce sera encore plus "agréable". Enfin, j'ai pu prendre conscience de petits détails tels que la nécessité d'amener des mouchoirs et une petite poubelle: ouaip...la classique utilisation des doigts est malseillante dans des infrastructures proprettes...
Il reste 17 jours avant la lancement du marathon intérieur et, par le fait même, du Dodécathlon 20.12. D'ici là, je tenterai en entraînement de peaufiner des détails (d'une part placer 3 entraînements d'intervalles de 1000m à 100% de la VAM, "gear" qui me semble gravement manquer présentement et, d'autre part, tester à nouveau, deux fois, ma forme spécifique lors de "progressions runs" de 18 km avec les athlètes du Kalenjins le dimanche matin). Aussi, les prochains jours seront l'occasion de poursuivre la mise en place du projet annuel de défis (planification de février et mars, recherches de partenaires en qui je crois, etc.)
J'annoncerai d'ailleurs les nouvelles sur ce blog en cours d'année, de même que je tenterai d'y laisser quelques commentaires, photos et vidéos d'après défis.
Eu prattein
Robin
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