Dans mon dernier message, je prévenais qu'il se pouvait que je me plante sur la route Marie-Victorin. C'était encore plus ironique que je ne le croyais, puisque ce qui pourrait m'arrêter est justement "botanique": ma plante de pied ! Plus exactement la zone d'insertion du jambier antérieur. En raison de cela, durant la semaine de Pâques, je n'arpenterai pas les 14 stations d'un chemin de croix ! (l'allusion ne vient pas de moi, mais d'un coureur étudiant à l'UQTR qui m'a dit, sans réaliser la date prévue de l'aventure: "je trouve que tu as du guts de faire un chemin de croix").
Depuis une dizaine de jours, j'ai consulté deux fois en thérapie du sport, deux fois en osthéopathie et une fois en chiropractie pour, d'abord, mon problème de genou et, ensuite, mon problème de pied -le second étant une conséquence, par compensation, du premier. Chaque fois, j'ai vu des professionnels compétents avec des savoirs-faire propre à la course à pied.
Au niveau du genou, j'ai obtenu trois avis différents ! Le thérapeute du sport de Sport-Médic me dit que c'est le nerf fémoral (donc une sorte de cruralgie); la chiro (coureur de niveau national) me dit que c'est plutôt le muscle couturier; l'ostéopate de chez Stadium (C.Berry) voit de son côté un désalignement de la rotule. Une autre osthéopathe a, précédemment, la semaine dernière, identifié un paquet de petits mésalignements articulaires qui pouvaient contribuer au problème de genou. Ça rend le problème compliqué, n'est-ce pas ? Heureusement, le genou se porte déjà mieux en raison de tous ces traitements apportés et ceux que je puis apporter moi-même de mon côté (glace, étirements, auto-massage, crème, etc.). Alors que, la semaine dernière, je ne pouvais pas courir plus de 3 minutes sans une vive douleur au genou, je puis aujourd'hui faire 20 km à bonne allure avant que n'apparaisse la douleur. A basse vitesse, il se pourrait que je n'ai pas ou très peu de problème de genou. Le problème est le pied.
En bons thérapeutes, il n'y a aucun qui m'a suggéré de prendre le départ de Montréal-Québec dans ces conditions. Aucun n'a cependant dit que j'allais assurément causer des dommages à long terme non plus. Autrement dit, l'évaluation des risques me revient. D'ailleurs, j'en profite pour dire quelque chose: personne ne peut jamais, de toute façon, être le maître de notre propre corps. C'est à chacun qu'appartient la responsabilité de son corps. Personne ne peut m'empêcher ou me forcer à courir, la décision me revient.
Dans mes vingts dernières années, j'ai eu la "chance" de connaître la plupart des blessures classiques affligeant les coureurs: périostites, bandelettes, fractures, entorses, claquages, métatarsalgies, élongations, fasciites plantaires, etc. Si j'ajoute à cela les blessures plus particulières (déchirure du psoas, blocages de dos, problèmes d'orteils, etc.), alors la liste s'allonge à un point qu'il serait mal venu d'en faire l'énumération exhaustie ici. Pourtant, sur 20 ans, en dehors des arrêts planifiés (phases de transition prévues), j'ai dû arrêter, en tout et partout, 14 mois. Malgré toutes les douleurs ou blessures précédentes, je n'ai été forcé de prendre que 14 mois de repos, et ce, en incluant les jours où j'ai du sauté une simple séance et en excluant toutes les fois où j'ai pu faire du transfert (x-training: aqua-jog, elliptique, vélo...). C'est donc moins que 14 mois de repos forcé sur plus de 200 mois. A travers ce temps, j'ai fait plus de 50 000 km de course. Cela m'amène à poser une question toute simple: est-ce que j'aurais pu courir autant si j'avais "écouté mon corps" au sens de lui donner un répit à chaque fois qu'il se plaignait par une blessure significative ? Combien de fois ai-je été, consciemment ou non, à l'encontre des recommadations réelles ou probables d'un thérapeute ?
S'il avait fallu que j'attende de ne pas avoir de problème pour courir, alors je n'aurais pas couru souvent... Cela me convainc de prendre le départ ce vendredi matin, à 7h00, en haut du Mont Royal, en direction de Québec.
Par contre, "en direction de Québec" ne signifie pas la même chose "qu'à destination de Québec". La nuance est que je m'autorise d'avance, exceptionnellement, compte-tenu de l'état de ma douleur, à abréger l'expédition. S'il le faut, selon certains critères stricts prédéterminés, j'arrêterai aussitôt qu'au sortir du pont Jacques-Cartier. Au mieux, je me rends au Château Frontenac, mais c'est là une cible à laquelle je ne puis penser à 48 heures du départ.
Si je me dois, pour cause de douleur au pied droit aïgue (dont l'aggravation pourrait compromettre sérieusement les prochains mois), alors j'aurais au moins fait un test spécifique de ce que sera le défi Montréal-Québec quand je m'y reprendrai durant l'année. Autrement dit, si je ne réussi pas en avril, je prend déjà l'engagement de m'y reprendre plus tard...
A tout le moins, tout est prêt au niveau logistique. On verra. Keep the faith.
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